Depuis bien avant la pandémie, en fait peut-être depuis toujours, j’ai cette pulsion de laisser quelque chose derrière moi. Un souvenir, une trace, un mot, une image. Mais en contrepartie, il y a cette partie de moi dont je ne connais pas l’origine qui me fait douter de chacun de mes gestes. Qui me fait craindre que ce que je vais dire, écrire, dessiner… qu’importe, sera ridiculisé. J’ai cette peur innée d’échouer, de faire rire de moi, de mes opinions, mes idées, mes rêves.

J’ai ce souvenir douloureux, de l’enfant d’environ 6 ans qui fait une peinture à la gouache, à la maternelle et il n’aime pas son dessin parce qu’il n’est pas beau selon lui. L’éducatrice tente de le rassurer. Sans succès. C’est mon premier souvenir d’échec… MA version de l’échec. Le drame dans cette histoire est que cette vision critique ne m’a jamais quitté. La PEUR de l’échec me colle à la vie. Et aujourd’hui je réalise à quel point c’est une tare qui affecte chacun de mes gestes, toutes mes relations, Toute ma vie.

Je veux plaire, je cherche une validation, je veux faire une différence… Mais j’ai cette peur d’échouer qui est tellement paralysante, tellement terrifiante… elle arrête tout!!! Et c’est pourquoi j’écris ce billet. Certains d’entre vous êtes amis Facebook depuis bien longtemps et peut-être vous demandez-vous, parfois, qu’est-ce qui peut bien se passer avec Jeff??? Eh ben… Jeff a peur!!! Peur d’échouer. Peur du jugement.

Présentement, je suis dans une période d’immense doutes en plus que je me suis placé dans une situation particulièrement difficile qui rend ma vie vraiment difficile. En conséquence, je me refoule, je me replie sur moi-même en guise de protection. Mais ce n’est pas ce que je veux.

Je rêve de m’exprimer… de crier ma rage… je rêve qu’un jour quelqu’un lise un texte de moi, regarde un dessin, une peinture… Mais l’implacable peur de l’échec est toujours là, et me regarde en riant.

J’espère… oh! J’espère briser ces chaines un jour.